Pourquoi participez-vous au Conseil d'experts d'Altea ?
Le Long COVID ne constitue pas uniquement un problème médical, mais implique également des aspects économiques et médico-sociaux. Dans ce contexte, le travail de Altea est très précieux. Il permet notamment de sensibiliser l’opinion, d’apporter un soutien et d’orchestrer les différents projets et intérêts de la politique, de l’économie, des systèmes sociaux, de la médecine et des particuliers.
Si nous n’agissons pas à temps et de façon rationnelle, nous aurons à l’avenir également de sérieux problèmes en raison des infections par le SARS-CoV2 qui subsistent. En tant que membre du Conseil d’experts, j’aimerais y apporter ma contribution.
Altea aide à réunir différents groupes d’intérêt et à travailler pour le bien-être des personnes touchées.
Comment fonctionne le conseil d'experts ?
Afin d'assurer la qualité du contenu des informations sur Altea, nous collaborons avec des experts de divers domaines. Ils sont à notre disposition pour des questions spécifiques, rédigent et revoient nos Vademecum (conseils), et accompagnent le développement d'Altea. Ils et elles peuvent également participer aux discussions sur notre Forum. Les membres du comité d'experts sont bénévoles à Altea. On les remercie beaucoup!
Quelle est votre relation professionnelle avec le Long COVID ?
En tant que neurologue, je m’occupe quotidiennement du système nerveux, notamment de patientes et patients souffrant de fatigue. Il s’agit d’un problème important pour le Long COVID, tout comme pour les maladies auto-immunes, telles que la sclérose en plaques.
En cas de Long COVID, nous partons également du principe que des modifications du système immunitaire en émanent sous une forme ou sous une autre. La consultation ambulatoire à l’Inselspital s’est spécialisée dans les syndromes de fatigue post-virale. Ces derniers existaient déjà avant le Covid, nous constatons toutefois une augmentation massive des personnes touchées.
Quelle a été votre expérience avec le Long COVID jusqu'à présent ?
À la consultation de Long COVID à l’Inselspital, nous comptons entre trois et dix admissions par jour et avons déjà vu plus de 300 patients. Nous appliquons un concept interdisciplinaire, à condition qu’un large diagnostic complémentaire ait lieu en fonction des besoins individuels. Je veux dire par là que l’on examine ce qui entraîne la fatigue. Les facteurs et antécédents médicaux, tels que la dépression, les troubles du sommeil ou les insomnies empirent la fatigue. Ces examens permettent de guider le traitement ultérieur de la maladie.
Les sessions lors de la consultation de Long COVID ont lieu individuellement et durent entre 30 et 90 minutes, selon qu’il s’agit d’un premier examen ou d’un examen de l’évolution. Généralement, nous suivons les patient(e)s souffrant de Long COVID pendant environ un an, et les voyons à l’occasion de deux ou trois consultations. Cela dépend également du moment auquel un/e patient/e vient pour la consultation initiale. Moins de temps s’écoule après l’établissement du diagnostic du Covid, donc vraisemblablement trois mois après l’infection initiale, mieux c’est.
« Le secteur reconnaît de plus en plus le Long COVID comme un domaine de recherche pertinent. »
Comment envisagez-vous l'avenir en ce qui concerne le Long COVID ?
Une enquête en ligne a montré qu’après douze mois, plus de 60 % des personnes touchées ne présentaient plus de symptômes. Cela nous rend confiants quant au fait que, chez de nombreux patient(e)s, la fatigue ne devienne pas chronique.
Au niveau thérapeutique, nous devrions commencer à mener des études sur plusieurs niveaux afin de pouvoir en déduire des traitements adaptés au Long COVID. Je considère qu’il est essentiel que nous saisissions la chance d’effectuer une recherche multicentrique, à savoir que plusieurs grandes cliniques travaillent ensemble. Nous espérons ainsi engranger des connaissances sur le Covid. Il me semble également important de mentionner que le site de recherche Suisse ne doit pas être négligé et doit participer à des études internationales.
La dynamique est actuellement bonne, car le secteur reconnaît de plus en plus le Long COVID comme un domaine de recherche pertinent. Des recherches correspondantes seront ainsi certainement effectuées à l’avenir.
Qu'est-ce qui vous passionne en tant que particulier ?
Sans surprise, tout ce qui touche à la médecine me passionne, c’est quasiment mon hobby. Hormis cela, j’aime beaucoup passer du temps avec mes enfants et ma famille sur divers terrains de jeu.
Robert Hoepner est neurologue et dirige la consultation neuro-immunologique et l'étude ambulatoire de Neuroimmunologie à l’Inselspital de Berne. Il s’intéresse notamment aux maladies auto-immunes du système nerveux.
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